Savoir-faire

L’art de la vannerie

Arouman blanc (Ischnosiphon obliquus) © Damien DavyAujourd’hui encore, les Amérindiens confectionnent des objets d’usage courant en vannerie.

Qu’elles soient utilisées pour la pêche, la chasse, la cueillette ou la cuisine, elles sont réalisées dans leur grande majorité à partir d’arouman, une plante de la famille des Marantacées du genre Ischnosiphon.

Sur les 31 espèces d’Ischnosiphon identifiées, 9 sont présentes en Guyane. Les plus utilisées pour la vannerie sont l’Arouman blanc (Ischnosiphon obliquus) et l’Arouman rouge (Ischnosiphon arouma).

De la plante au brin puis à l’objet fini, c’est tout un savoir faire que le vannier doit posséder :

  • Repérages des plantes en forêt
  • Estimation de la quantité à prélever (la tige une fois coupée se dessèche vite)
  • Traitement de la plante pour obtenir d’un brin régulier car seul l’épiderme de la tige sera utilisé pour tresser.

Les lianes et les palmiers sont aussi utilisés pour tresser les corps des vanneries qui sont pour certaines consolider avec u bois, ligaturer avec des fibres ou des bandes d’écorce.

Savoir tresser était essentiel pour les Amérindiens car la majorité des ustensiles utilisés pour la transformation du manioc, base de l’alimentation, sont tressés.

Séchoir à piment © Damien Davy

La vannerie était et demeure une activité majoritairement masculine, les femmes transforme le coton et produisent de la céramique. Dans les communautés amérindiennes, si une femme tresse, elle ne peut produire de motifs car cela pourrait engendrer des troubles sanitaires et sociaux.

Bien qu’utilitaires, les vanneries amérindiennes n’en demeurent pas moins des objets culturels.

Les motifs animaliers, floraux ou même célestes qui les ornent sont différents suivant les peuples et participent de leur identité.

Les paniers des Kali’na seront ornés de serpents comme l’anaconda ou des constellation ; sur la couleuvre à manioc des Teko on trouvera des têtes de jaguar stylisées.

Katouri tèt © Damien DavyPour réaliser ces motifs, le vannier teinte la fibre d’Arouman avec de la suie de fumée qu’il fixe avec la résine d’un arbre.

Les vanneries amérindiennes étaient traditionnellement produiteq au sein de la famille pour des besoins domestiques

Elles font maintenant l’objet de commerce (décoration) et la possibilité de les remplacer par des objets manufacturés en plastique ou en métal (bassine, valise, coffres, etc.) transforme peu à peu la transmission de ces savoir-faire.

Mais la diffusion commerciale de ces objets tressés permet aussi que perdure ce savoir-faire et que des jeunes s’y intéressent même s’ils n’en font pas un usage utilitaire.

Pour aller plus loin

> Découvrez l’ouvrage « Aroumans : ressource et usages des Amérindiens du Sud de la Guyane »

Cet ouvrage collectif a été coordonné et rédigé par Damien Davy, ethnologue au CNRS Guyane et directeur de l’Observatoire Hommes-Milieux Oyapock. Il a été édité par le Parc amazonien de Guyane dans le cadre de la collection Guianensis, les Carnets du Parc amazonien de Guyane.

Parcourez des extraits de l’ouvrage ici : http://www.parc-amazonien-guyane.fr/assets/extraits-aroumans-pag2016.pdf

> Téléchargez le guide touristique de l’Est guyanais

Ce guide a été élaboré par l’Association de Développement de l’Est guyanais et le Parc naturel régional de la Guyane.